transitoire

génése d'un duo d'artistes par anne zimmermann

pourquoi une tel confrontation

au regard de mon travail, une frustration s'est dévoilée. il m'est apparu que le sens que je donne à mon travail n'est pas perçu par le public, qui appréhende ma pratique plastique, essentiellement par son coté esthétisant. j'accepte cet état de fait, mais j'aimerais aller plus loin dans mes recherches et permettre au spectateur de percevoir toutes les étapes de mon travail. la question est par quels moyens, quels mediums je peux rendre compte de façon plusd compréhensible, l'impossibilité de fixer une matiére quelqu'elle soit dans le temps.

"der mensch ist was er isst" gaston bachelard-"la terre et les réveries de la volonté.

l'installation cera le lien entre la mlatiére brut, en cours de travail, et le résultat final esthétisant. la traversé obligé de cette matiére lors de la circulation dans l'exposition, va placer le public les "pieds au mur", ou pour ainsi dire, les pieds dans la pâte végétale. cela permettra peut être de rétablir le contact entre l'homme et sa propre matiére chair, par l'intermédiaire de ce liquide boueux racontant l'histoire des cycles naturels.

"pourquoi ne pas faire p^rendre un bain aux poupées" -"dans la pâte végétal ?"

de cette discution insolite est née notre projet. innocemment elle nous permit de remarquer les similitudes de fonds de nos traveaux réciproques, et de nous lancer dans ce duo, nous nourissant l'un de l'autre par nos languages apparament si opposés. ensuite, vinrent les questions qui firent grandir ce projet. pourquoi ces poupées dans un bain rempli de boue ? ces poupées inquiétantes susprenent le regard, ces corps souterrains, objets-miroirs de notre propre corps qui nous renvoient une image ridicule de nous même. l'homme, perçu comme une entité malléable, fragile qui cherche à ce déffinir. -misse en forme sensible et sociale de l'humanité. il s'agit peut être grâce à cette confrontation homme-poupée / boue-pâte de retracer le lien de l'un à l'autre.la terre nourit le corps par l'intermédiaire de la plante, mais aprés la mort, le corps enrichit à son tour le sol, fournit la séve.

exposition présenté lors des portes ouvertes de "l'atelier" de D depoutot, strasbourg, printemps 1997.

 

 

 

transitory

the genesis of an artistic duo by anne zimmermann why the confrontation? in the course of my work, a frustration has made itself apparent. it has seemed to me that the meaning with which i endow my work is lost to my public, which perceives my sculptural endeavours as an essentially aesthetising factor. i accept this fact as given. but i should like to extend my research and to allow the spectator insight into all the phases of my work. which begs the question as to by which means and methods i might - and in the most comprehensible form - render the impossibility of determining any material whatsoever in time.

un bac métallique dans lequel se baignent les poupées sépare la piéce en deux, une bache plastique noir termine la séparation. d'un coté du bac, les piéces d'anne zimmermann sont accrochées avec une apparante serénitée. pour passer de l'autre coté, il faut traverser le "bain" en passant sur un madrier, coupure, rupture, cohabitation.

une caméra filme en direct le passage par le madrier, et retransmet les images à l'estérieur de la salle afin de confronter ces images hors de leur contextes. de l'autre coté, jojo présente deux de ces piéces, dans une atmosphére sombre, parfois entrecoupé de violent flash lumineux. tout le long et dans toute la salle, est diffusée une bande son, "bouillonement-éruption" de la pâte lors de la cuisson.

 

 

 

dolls bathing in a metal tub two by two, the border between them marked by a black plastic sheet on one side of the tub, Anne Zimmermann's pieces are installed in apparent serenity to reach the other side, one has to cross the "bath" by means of a plank: break, rupture cohabitation.

a camera films people's passage across the plank, and these images are projected outside the installation space, that is, out of their context. on the other side, jojo presents two of these pieces in a sombre atmosphere, illuminated occasionally by a violent flash throughout the space, a continuous soundtrack, "boiling-point" - the sound of pasta cooking.